Yohan TERRAZA

Wilder Wall : Qu’est-ce qui t’a conduit à la photographie et plus particulièrement à la photographie de paysages ?

Yohan Terraza : La fascination que j’avais pour l’aventure et l’envie de voir ce qu’il y avait « après la colline ». Des récits d’enfants en passant par certains jeux vidéos et films, j’ai été façonné à vouloir découvrir le monde et le vivre pour le raconter de mon prisme.

Comment définirais-tu ton style photographique ? Que recherches-tu en particulier dans tes images ?

J’ai un style picturaliste et contemplatif. Je suis très inspiré par la peinture romantique, les films d’horreur, Lovecraft et la musique romantique, allant de Debussy à Dead Can Dance en passant par le black metal. Il y a beaucoup d’onirisme dans mes images mais presque aucune inspiration directe de la photo. Je cherche la grandeur, la sagesse et la contemplation. J’aime prendre le temps de composer mes images à la ligne près.

As-tu des spots photos fétiches ? Des paysages, des ambiances dont tu ne te lasses pas ?

La forêt m’inspire plus que tout, tout comme la montagne. Il y a beaucoup trop de mystères non encore nommés là bas.

La photo pour toi, c’est un art, une passion, une façon d’être au plus près de la nature, un témoignage … ?

C’est la meilleure manière pour moi de vivre des histoires et de les raconter.

Un moment préféré dans ta vie de photographe ? Un shooting exceptionnel, une rencontre… ?

Ce moment où après 6H à rouler sans destination précise, en plein hiver sur les plateaux californiens, je suis tombé sur ce petit village et où le ciel était incroyablement menaçant. Il faisait un froid sec et le vent était violent. Je ne pouvais à peine ouvrir ma portière. Descendant dans la vallée, plus un bruit et ce ciel noir et rosé incroyable, qui a donné l’une de mes plus belles images et que j’ai appelé Gargantua.

Quels sont tes photographes préférés, toutes catégories et générations ?

Vincent Munier, Alexandre Deschaumes... mais j’ai à vrai dire beaucoup de mal à en citer tant je ne suis pas directement inspiré par la photographie et ses références.

Tu aurais aimé faire quoi dans la vie, si tu n’avais pas été photographe ?

Astrophysicien mais mon niveau en maths m’a rappelé à la réalité. Ecrivain ou mécanicien dans l’aéronautique m’aurait aussi beaucoup plu.

Quelles sont les difficultés pour réaliser une bonne photo de paysage ?

Elle peut être très simple en réalité mais si on cherche les complications, alors beaucoup de choses sont difficiles : l’accès, le risque, la patience, le choix de la bonne image au final. C’est tout un processus qui prend du temps et demande de l’expérience.

Nous cherchons tous l'émerveillement. Penses-tu que l’émerveillement photographique puisse être utile au monde ?

La photographie n’est pas un essentiel régalien à la vie. On peut s’en passer mais je crois qu’il serait difficile de vivre sans tant nous avons tous besoin d’histoires, romancées ou bien réelles.

Un dernier conseil pour améliorer notre relation à la nature et notre environnement ?

Ne jamais se sentir coupable d’être un être un humain et comprendre que s’émerveiller oblige souvent à sortir des chemins.